L’image a fait le tour des réseaux sociaux. Le cliché d'un jeune homme portant un maillot du club de football de Toulouse floqué du nom de Mohammed Merah est diffusé le 7 janvier sur Twitter. L’acte suscite de vives réactions auprès des internautes. Une enquête pour « apologie du terrorisme » est ouverte.
Un jeune homme dans un fast-food, de dos, portant un maillot de football du club de Toulouse. Jusque là, rien ne peut susciter d’indignation chez les internautes. C’est le flocage du vêtement sportif qui interpelle : le nom Mohammed Merah et le numéro 7, comme le nombre de victimes du terroriste en 2012 dans la ville rose. Une enquête pour « apologie du terrorisme » a été ouverte, dimanche 8 janvier dans la soirée, après la diffusion sur Twitter d’un cliché. L’apologie du terrorisme est un délit consistant à « commenter favorablement des actes terroristes. La provocation directe au terrorisme est l'incitation à commettre des actes terroristes. Toute personne peut signaler aux forces de l'ordre des propos constitutifs de l'un de ces délits tenus sur Internet », comme le définit le Service Public. La peine encourue dans ce cadre d’infraction est de 5 ans de prison, et 75 000 € d’amende. Dans le cadre d’une diffusion de l’apologie du terrorisme par voie de communication, le parquet précise l’alourdissement de la peine jusqu’à sept ans d’emprisonnement. Pour le moment, aucun autre élément de l’enquête n’a été partagé.
L’indignation massive des internautes face à l’apologie du terrorisme
Le Toulouse Football Club, présidé par Damien Comolli, a déposé plainte. Le jour même de la diffusion de la photographie qualifiée « d’abjecte et honteux » par le club, le compte Twitter officiel de l’équipe s’indigne: « Le TéFéCé s’insurge de ce contenu, l’a signalé dès qu’il en a pris connaissance ». Les violets s’empressent d’affirmer que ledit maillot endossé sur l’image scandale n’a pas été traité par les équipes des boutiques officielles du club. Le Conseil représentatif des institutions juives de France de Toulouse (CRIF) condamne sévèrement cette apologie du terrorisme. Le groupe prévoit même de se constituer partie civile dans le cadre d’un éventuel procès aux termes de l’enquête en cours. Franck Touboul, le président, appelle le gouvernement et les plateformes de diffusion à lever l’anonymat sur la toile : « Il faut absolument trouver cette personne, comme je le dis depuis des années, il faut en finir avec l'anonymat sur les réseaux sociaux. Il ne peut pas y avoir deux sociétés qui cohabitent. Il faut trouver le responsable et l'amener devant un juge. » Diverses entités politiques sont scandalisées par cette image, Twitter abrite ces opinions.
L’affaire Mohammed Merah : un souvenir sanglant et douloureux pour la France
Mohammed Merah est un terroriste islamiste franco- algérien, né le 10 octobre 1988 à Toulouse. Il décède dans cette même ville le 22 mars 2012. L’auteur des tueries de mars 2012 à Montauban, a fait sept victimes dont des militaires et trois enfants juifs devant une école et fait six blessés. Perché sur son scooter et équipé d’une caméra, quelques jours avant de sévir dans le collège-lycée juif Ozar Hatorah le 19 mars 2012, il ôte la vie de trois parachutistes d’origine maghrébine. Il décède dans le cadre de l’assaut du RAID. Après 32 heures de siège, l’unité d'élite de la Police nationale française tente d’interpeller Mohammed Merah. Ce dernier ouvre le feu face aux uniformes bleus et tente de s’échapper par la fenêtre du salon dans lequel il est retranché, il se fait neutraliser par les snipers à ce moment. Le nom de Mohammed Merah hérisse encore le poil des français, même 11 ans après les faits. L’image scandale du maillot de football ravive cette indignation et l’opinion publique dénonce l’apologie du terrorisme.