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Présidentielle : Anne Hidalgo essuie le pire échec de l’histoire du Parti socialiste

Le propre fils d’Anne Hidalgo, Arthur Germain, confie hier au micro de RMC qu’il n’a pas voté pour sa mère au premier tour de l’élection présidentielle. Dimanche 10 avril, la candidate socialiste récolte le pire échec du parti avec 1,75% des voix, soit près de quatre fois moins que ce que Benoît Hamon obtient en 2017. Le PS est à la tête de certaines des plus grandes villes de France, mais ne parvient pas à faire plus de 2% dans les résultats.

La candidate socialiste annonce sa candidature le 12 septembre 2021, avant d’être désignée par les adhérents de son parti le 14 octobre suivant. Dès le départ, les sondages estiment une faible popularité, entre 5 et 2% des voix selon le HuffingtonPost entre le 5 septembre 2021 et le 6 avril 2022. Le soir du résultat du premier tour, la maire de Paris obtient 1,75% des voix seulement. Un score tristement historique pour le Parti socialiste (PS). Trois fois moins que le candidat précédent, Benoît Hamon en 2017 qui fait 6,36%. De nombreuses villes font le choix d’élire des maires socialistes : Paris, Lille, Marseille, Montpellier, Bordeaux, Nantes... Mais, dans le contexte de la campagne présidentielle, le PS ne trouve pas sa place. Un manque de popularité qui peut s’expliquer par l’appréciation de la candidate qui représente le parti politique. Une image fortement dégradée, notamment sur son mandat à la capitale. En 2020, 60% des Parisiens interrogés par un sondage d’OpinionWay rejettent la réélection d’Anne Hidalgo pour un deuxième mandat. C’est particulièrement la politique de l’entretien de la ville qui fait polémique auprès de ses habitants : « Quand je suis arrivée à Paris, il y a 35 ans, j’ai été épatée par les plates-bandes de cette place. Côté rue de Rivoli, il y avait des azalées roses tout le long ! Mais ça, c’était avant, bien avant le #saccageparis ! », Chloe Villers. Un rejet massif qui n’empêche pas sa réélection au même poste depuis 2014.

Une gauche politique émiettée Dans sa campagne présidentielle, Anne Hidalgo n’empreinte pas la même direction que celle de ses mandats municipaux avec des constructions politiques entre différents partis de la gauche : PS, les Verts, le Parti communiste français, les forces associatives et la France Insoumise. Un proche de la candidate livre à la plume de Libération qu'elle « est revenue vers le PS, car un tel parti est essentiel pour les signatures et le pognon. Et elle est devenue l’otage d’une coquille vide ». Dans un contexte où la gauche politique est éparpillée, il est difficile de rassembler les électeurs pour obtenir une dynamique efficace. La primaire populaire s’est inscrite dans cette idée, un vote d’investiture initié par des militants indépendants pour désigner un candidat commun de gauche à l’élection présidentielle de 2022. Parmi les candidats : Christiane Taubira, Yannick Jadot, Anne Hidalgo et Jean-Luc Mélenchon. Seul Christiane Taubira y participe volontairement. La primaire a pour mission de désigner un politique qui rassemblera tous les électeurs de la gauche, mais elle semble diviser plus qu’autre chose. Christiane Taubira est arrivée en tête du scrutin au jugement majoritaire qui s’est tenu du jeudi 27 janvier à 10h au dimanche 30 janvier, mais elle ne se présente pas comme candidate à l’élection présidentielle. Les trois autres candidats ne reconnaissent pas la légitimité de ce procédé et se présentent tout de même.


Les moments clés de la candidate du PS. ©Mandy Yahiaoui

L’iceberg du Titanic du Parti socialiste Cette gauche divisée n’est pas l’unique raison de son échec selon ce même proche : « Elle paye aussi d’être partie en campagne très tôt pour anticiper la primaire des écolos. Elle s’est lancée plus tôt que prévu donc elle était mal préparée, son dispositif n’était pas prêt, ni sur le fond (un programme pas bouclé) ni sur la forme ( pas de directeur de campagne). Pour des raisons tactiques, elle n’a pas fait ce qu’elle aurait dû faire ». C’est aussi au niveau de l’éloquence qu’Anne Hidalgo ne s’impose pas : « elle a aussi fait la grosse erreur d’aller au 20 heures le soir de sa déclaration de candidature : ça éclipse l’annonce de la journée, on ne parle plus que de l’interview au JT... et en l’occurrence elle n’était pas bonne ». Le fond de son programme séduit de nombreux Français, mais « rien ne passe le mur du son ».

« J’appelle toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans cette gauche qui agit déjà ensemble dans les territoires, à s’unir » Dimanche 10 avril, les résultats du premier tour de l’élection présidentielle tombent, la candidate socialiste obtient le score le plus bas jamais inscrit dans l’histoire du parti : 1,74%. Puisque les 5% de voix ne sont pas atteints, sa campagne présidentielle n’est pas remboursée. L’État lui versera une somme maximale de 800 000 €, un montant largement inférieur à ses dépenses qui s’élèvent à plusieurs millions d’euros. Les socialistes ont basé leur investissement de campagne sur les fonds propres du parti et n’ont donc aucune dette à rembourser : « Nous n’avons pas dépensé l’argent que nous n’avions pas. Nous savions depuis le départ que le non-remboursement était une possibilité », explique Corinne Narassiguin, numéro deux du PS. Si l’avenir du parti n’est pas en difficulté de par les dépenses, la division du bord politique peut s’avérer dangereuse. Après sa défaite, Anne Hidalgo appelle « toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans cette gauche qui agit déjà ensemble dans les territoires, à s’unir » pour les législatives. Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a lancé un « un appel solennel aux forces de gauche et écologiques, aux forces sociales, aux citoyennes et citoyens prêts à s’engager afin de construire ensemble pour les élections législatives un pacte pour la justice sociale et écologique ».


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