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Les mystères autour de la mort de Coluche

Coluche, de son vrai nom Michel Colucci, est un humoriste et comédien français emblématique. Le 19 juin 1986, il décède à Opio près de Grasse dans les Alpes-Maritimes, sur sa moto. La collision avec un 38 tonnes a eu raison de lui. Encore aujourd’hui, sa mort fait l’objet de nombreuses théories en vue de la part d’ombre qui subsiste. Ses nombreux engagements sociaux et politiques nourrissent l’aspect mystérieux de l’événement tragique.

Les Unes du 19 juin 1986 de France Soir et Le Parisien, date du décès de Coluche. ©France Soir ©Le Parisien

Humoriste, comédien, grand activiste... Coluche est un artiste à l’image provocatrice, il aurait aimé devenir pilote. Passionné de moto, et même détenteur d’un titre : le record du monde de vitesse dans la catégorie des 750 centimètres cube de série, il meurt sur son cheval de fer le 19 juin 1986. Sur une départementale qu’il connaissait bien, près de Grasse dans les Alpes-Maritimes. Le clown politique croise un semi-remorque benne en sens inverse, chargé de gravats en provenance de la gendarmerie de Grasse. Le véhicule effectue un virage sec à gauche, en vue de traverser la route et d’entrer dans une décharge. Coluche, ne porte pas de casque et entre en collision avec le 38 tonnes. Sa tête heurte l'avant-droit et il est tué sur le coup. Dès l’arrivée des gendarmes sur la scène, certains éléments ne concordent pas : selon le chauffeur, « il allait très vite et il n’a pas freiné ». D’autres témoins s’opposent à cette version. Comme Didier Lavergne, son maquilleur et ami, qui se tenait derrière lui sur une autre moto. 30 ans après l’accident, il rétablit sa version auprès de Télé Star : « Tout le monde a écrit qu'on roulait comme des malades. C'est faux ! On roulait entre 60 et 80 km/h ». Cette contradiction précède de nombreuses rumeurs. La principale : sa mort ne serait pas due à un accident comme le prétend l’enquête de police, mais à un assassinat. Si de nombreux éléments semblent alimenter cette piste, son propre fils Marius Colucci tente de faire taire les contre-enquêtes. Le 19 juin 2020, sois le jour de l’anniversaire de la mort de son père, il énonce au micro de RTL : « C'est un peu la même chose que pour Elvis Presley, Hitler ou Lady Di: les gens ne peuvent pas admettre qu'un type aussi extraordinaire (que mon père) puisse avoir une mort "banale" et donc le fantasme prend le pas sur la raison et ils se mettent à penser tout et n'importe quoi ».


Premières images tournées par les journaliste sur la scène de mort de Coluche. ©France3 Provence-Alpes-Côtes d’Azur


Grand provocateur et activiste La thèse d’un attentat politique émerge rapidement après le décès de Coluche. L’humoriste à la salopette rayée bleue et blanche est connu pour être le fondateur de l’association humanitaire Les restos du coeur. Encore présente aujourd’hui et créée en 1985, son but est explicité sur son site internet : « aider et apporter une assistance bénévole aux personnes démunies, notamment dans le domaine alimentaire par l’accès à des repas gratuits, et par la participation à leur insertion sociale et économique, ainsi qu’à toute action contre la pauvreté sous toutes ses formes ». Michel Colucci répète de nombreuses fois « je ne suis pas un nouveau riche, je suis un ancien pauvre », l’entraide avec les plus démunis lui tient à coeur et il en devient l’emblème. Son engagement prend d’autant plus de crédibilité lorsque une carte blanche en direct tous les soirs lui est offerte sur Canal + de 1985 à 1986. Un faux a une ligne éditoriale provocatrice, humoristique et populaire, Coluche la décrypte : « Je veux faire un journal sans cravate, même de l'intérieur. Si tu veux, ce sera un contrepoint aux journaux de 20 heures. S'ils ne sont pas contents de la concurrence et qu'ils veulent me voir, c'est facile : ils disent les titres jusqu'à 20h15, ils s'arrêtent, et ils recommencent à 20h30 ».


Générique de l’émission Un Faux de Coluche. ©Canal +


Candidature présidentielle et potentiels ennemis politiques Sa candidature à l’élection présidentielle de 1981 est en grande partie à l’origine des rumeurs autour de sa mort. Au début une simple blague, elle devient sérieuse lorsque le premier sondage paru le 2 décembre 1980 dans le Quotidien de Paris le crédite entre 10 à 12,5% des intentions de vote. Il précise sa ligne directrice dans une affiche, sous le slogan de campagne « Jusqu’à présent la France est coupée en deux, avec moi, elle sera pliée en quatre ! », et un programme qui a pour but « d'emmerder la droite jusqu’à la gauche ». Beaucoup tentent de le dissuader, dans un premier temps dans la sphère politique, puis médiatique. De vieux dossiers sur l’humoriste ressortent pour ternir son image : une amende pour outrages à agent de la force publique, procès-verbal relatant un larcin à 19 ans... Malgré la pression, Coluche répond à une interview sur Antenne 2 Midi en octobre 1980 : « Ma candidature est très sérieuse dans la mesure où j’ai plus de chance d’avoir des voix que les autres candidats {...} je suis le candidat des revendications des abstentionnistes ». Il reçoit une menace de mort signée du groupe « Honneur de la Police » fustigeant son rôle dans Inspecteur la Bavure. Les pressions et les menaces se multiplient, jusqu’à l’annonce de l’abandon de sa candidature le 16 mars 1981, sans plus de détails que « Je préfère que ma candidature s'arrête parce qu'elle commence à me gonfler ». L’ampleur de ce chantage nourrit les contre-enquêtes de l’accident de moto. Mais, les journalistes qui se sont rendus sur place pour couvrir la nouvelle de sa mort s’accordent tous dans le film Coluche une mort qui dérange ! S’il s’agissait d’un coup monté, au moins un élément solide serait depuis révélé au grand jour.


Coluche répond à une interview sur Antenne 2 Midi en octobre 1980. ©INA

Biographie express de Coluche. ©Mandy Yahiaoui Sources : Gala, INA

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