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Grève : les manifestants niçois unanimes contre le départ à la retraite à 64 ans

La grève contre la réforme des retraites compte 30 000 manifestants niçois selon la CGT et 7 500 selon la préfecture. Les grévistes se sont rassemblés sur la place Masséna à dix heures, hier matin. Issus de divers domaines professionnels du service public, ils sont unanimement opposés à la mesure phare du report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans.

Les tambours, sifflets, sirènes et pétards résonnent sur la place Masséna, accompagnés d’un air du chanteur populaire Renaud diffusé dans les enceintes. Monique Smeraldi, éducatrice spécialisée dans le handicap, s’empresse d’enfiler son gilet floqué « social-médico en danger » et de préparer ses drapeaux au nom de son syndicat, la Confédération générale du travail (CGT) Santé action sociale. Épuisée par sa carrière, elle s’impatiente de son départ à la retraite : « J’ai donné 40 ans de ma vie à mon métier, 43, c’est trop. Je veux profiter de mes enfants et de mes petits-enfants, aller pêcher, cuisiner et boire un verre sans avoir de réveil le lendemain. » Âgée de 57 ans, elle ne parvient pas à s’imaginer travailler encore sept années : « Ce n’est tout simplement pas réaliste. Nous sommes dans la protection de personnes en situation de handicap que l’on est amené à porter parfois, je ne peux pas le faire à 64 ans, c’est les mettre en danger ! », s’exclame-t-elle. Dans le cortège, panneaux en cartons, banderoles et étendards affichent le même message « NON à la retraite à 64 ans ».





























« Ce n’est pas maintenant qu’il fallait faire cette réforme »


Les manifestants ne décolèrent pas, dès lors que la réforme des retraites semble impacter particulièrement les classes populaires : ceux qui ont commencé à travailler tôt, ceux qui ont le plus de mal à maintenir un emploi et ceux dont les espérances de vie sont les plus courtes. La secrétaire générale de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) des Alpes-Maritimes, Flore Mollet, décrypte les profils de la mobilisation : « Il y a beaucoup de métiers pénibles. Aujourd’hui, parmi les grévistes, on trouve de nombreux agents de la sécurité, de la construction, des infirmières, des chauffeurs de transports en commun… ». C’est elle qui prend la parole au microphone avant le départ du cortège, ces premiers mots donnent la température : « Le 10 janvier, Elisabeth Borne a annoncé le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans et une accélération de l’augmentation de la durée de cotisation. {…} Les Français et Françaises devront travailler deux ans de plus. NON ! (Ndlr huée générale) » L’argument du gouvernement est l’urgence de sauver le système des retraites actuellement en danger, Flore dément cette idée : « Ce n’est pas maintenant qu’il fallait faire cette réforme ».
































L’ensemble des secrétaires généraux des multiples syndicats présents jeudi 19 janvier ouvrent la marche sur les coups de 10h00.

©Mandy Yahiaoui


La réforme des retraites : motivation économique ou politique ?


Au vu de l’absence du dialogue entre le gouvernement et les syndicats selon les secrétaires généraux des associations, la nature du choix social fait par le gouvernement semble politique. Marie Lamorthe, 45 ans, employée du service administratif, pointe du doigt la motivation derrière la réforme : « De l’argent, il y en a. Il s’agit de le chercher au bon endroit. La stratégie répond à un besoin de réduire les dépenses publiques en se tournant vers les cotisations pour pallier une dette budgétaire. Elle ne cherche pas à renforcer un système solidaire. » Elle est prête à revenir manifester régulièrement pour se faire entendre, prête depuis la réforme du revenu de solidarité active (RSA) le 13 décembre dernier, puis celle de l’assurance chômage le 21 du même mois.



Pour Marie Lamorthe, 45 ans, employée du service administratif, pas d’autres solutions que de venir manifester. Sa pancarte fait maison en témoigne.


Elle raconte : « Dans mon travail, nous avons changé de système de téléphonie récemment. Ma collègue de 58 ans n’arrive pas à l’appréhender, donc elle se retrouve limitée et bloquée dans son travail avec un matériel ancien et sans les nouvelles modalités. 64 ans c’est trop âgé pour les capacités d’apprentissage et d’adaptation.»


©Mandy Yahiaoui






























 

Le calendrier de la réforme des retraites

  • 10 janvier 2023 : Annonce de la réforme par le gouvernement.

  • 23 janvier 2023 : Présentation de la réforme en Conseil des ministres.

  • Février / mars 2023 : Examen de la réforme à l’Assemblée nationale.

  • 26 mars 2023 : Débats au Parlement jusqu’à ce jour et adoption définitive.

  • 1 septembre 2023 : Application de la réforme.

  • 2030 : Application de l’âge légal du départ à la retraite. Il atteindra le record de 64 ans au rythme de 3 mois supplémentaires par an à partir de 2023.

 

Mandy Yahiaoui

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